Avec ses allures de poisson souriant à la fois intriguant et charmeur, l’axolotl (Ambystoma mexicanum) est une espèce d’amphibien qui captive par son caractère unique. Largement répandu en aquarium, cet animal emblématique du Mexique est, de prime abord, un adepte de la vie aquatique. En effet, l’axolotl est caractéristique de son état larvaire prolongé, qu’il maintient tout au long de sa vie, une étrange curiosité dans le règne animal. Pourtant, une question semble tarauder certains propriétaires : est-il possible que leur axolotl devienne terrestre ?
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L’axolotl, un animal essentiellement aquatique
L’axolotl est un animal typiquement aquatique. Contrairement à d’autres amphibiens comme la salamandre, l’axolotl passe la majeure partie de sa vie en eau douce. Il s’agit d’un état larvaire qui perdure à l’âge adulte, une caractéristique définissant le mode de vie de cet animal atypique. N’oublions pas qu’il n’est pas un poisson mais un amphibien. Par conséquent, l’axolotl respire par ses branchies, ces appendices étonnants qui flottent de part et d’autre de sa tête.
Dans son habitat naturel, un lac d’eau douce, l’axolotl mène une vie sereine, partageant son aquarium avec quelques poissons non agressifs tels que le poisson rouge.
Cependant, lorsque les conditions de vie dans l’aquarium sont compromises, l’axolotl peut subir une métamorphose inattendue.
La métamorphose en terrestre, un danger critique pour l’axolotl
La métamorphose de l’axolotl vers un état terrestre est une réalité, bien que rare. Cette transformation, similaire à celle d’une chenille en papillon, entraîne :
- la diminution de ses branchies,
- une modification de sa bouche pour lui permettre de respirer l’air,
- et l’adaptation de son mode de vie à un environnement terrestre.
Mais attention, ne considérez pas cela comme un miracle de la nature. Cette métamorphose est souvent le symptôme d’une situation critique d’extinction pour l’axolotl. En captivité, elle peut se produire en réponse à un environnement aquatique de mauvaise qualité ou à une alimentation insuffisante. Bien qu’exceptionnel, ce passage au stade terrestre, déclenché par un déficit en iode produit par la thyroïde, est potentiellement mortel.
Alors, pourrait-on comparer ce processus à un Phoenix qui renaît de ses cendres ? En quelque sorte, oui. Mais ne nous y trompons pas : ce n’est pas un choix pour l’axolotl, mais plutôt une tentative désespérée de survie.
La vie terrestre d’un axolotl métamorphosé
Une fois métamorphosé, l’axolotl requiert un environnement de vie adapté : un terrarium humide, offrant un minimum de 10 cm de substrat pour ses nouvelles habitudes terrestres. À la différence de sa vie aquatique passée, l’axolotl terrestre devient un animal discret, souvent caché, qui peut rester enterré pendant plusieurs semaines. Son régime alimentaire change également, se basant exclusivement sur des insectes vivants. En mode terrestre, sa durée de vie est bien plus courte.
L’éclairage n’est pas indispensable, bien qu’un cycle jour/nuit soit préférable pour le bien-être de l’animal. L’axolotl reste tout de même sensible à la température et préfère un environnement frais, inférieur à 25°C.
Bien que la reproduction des axolotls métamorphosés soit possible, elle est déconseillée. En effet, la progéniture serait davantage susceptible de subir le processus de métamorphose et de vivre moins longtemps.
Risques et enjeux de la métamorphose
Il est important de souligner que la métamorphose de l’axolotl est une exception, non la règle. Forcer cette transformation est fortement déconseillé, au risque de mettre en danger la vie de l’animal. En effet, cette métamorphose réduit considérablement l’espérance de vie de l’axolotl, passant d’une dizaine d’années en milieu aquatique à 3 à 5 ans en milieu terrestre.